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(Source : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/les-contrats-complementaires-sante-passes-au-scanner)

Le rôle des organismes complémentaires santé est de prendre en charge une partie des frais de santé non remboursés par l’assurance maladie. Tandis que deux types de contrats sont particulièrement répandus, complémentaires individuelles ou collectives, une enquête menée par la DGCCRF en 2019 a mis en évidence la présence de clauses abusives pour un peu plus d’un prestataire sur deux.

Ce contrôle, mené par les services de la DGCCRF auprès de trente fournisseurs (assureurs, mutuelles, institutions de prévoyance…), a mis en lumière des infractions chez 16 d’entre eux, soit plus de 53 % des professionnels. Ont été émis en conséquence sept injonctions et quinze avertissements.

Des contrats et des règles pour chaque type d’organisme représentatif

En fonction de l’organisme auquel appartient l’opérateur de complémentaire santé, un contrat peut être soumis au :

  • Code de la mutualité ;
  • Code de la Sécurité sociale ;
  • Code des assurances

En revanche, tous sont soumis aux dispositions de l’article L 212-1 du Code de la consommation, lequel dispose : « dans les contrats conclus entre professionnels et consommateurs, sont abusives les clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat (…) ».

Zoom sur les clauses abusives des contrats de complémentaire santé

On parle de clause abusive lorsqu’une condition est dommageable au consommateur ou du non professionnel), créant ainsi un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.

Les enquêteurs de la DGCCRF ont décelé trois catégories de clauses abusives :

Les clauses systématiquement interdites :

  • Clauses laissant croire que les conditions légales qui s’imposent au professionnel pour résilier un contrat ne s’appliquent plus en cas de fausse déclaration, d’omission ou d’inexactitude.
  • Clauses donnant au souscripteur de la complémentaire santé une information imprécise et incomplète sur les modes de règlement amiable et contentieux des litiges.

Les clauses présumées abusives de manière irréfragable, en référence à l’article R. 212-1 du Code de la consommation :

  • Clauses autorisant le professionnel à modifier unilatéralement le tarif déterminant les cotisations, indépendamment de toute demande de modification des garanties émanant du consommateur et hors l’échéance annuelle de reconduction du contrat.
  • Clause permettant au professionnel de se dispenser de la notification préalable à l’adhérent de la modification d’éléments essentiels du contrat.

Les clauses abusives, parce que susceptibles de créer un déséquilibre significatif au détriment du consommateur :

  • Clause par laquelle l’assureur se laisse un délai indéterminé pour faire parvenir au consommateur le remboursement qui lui est dû.
  • Clause imposant le prélèvement automatique comme unique mode de paiement.
  • Clauses prévoyant une procédure « d’expertise médicale » par le médecin-conseil de l’assureur ou tout praticien désigné par ce dernier, mais n’informant pas le consommateur de sa faculté de se faire assister du médecin de son choix ou d’opposer les conclusions de son médecin traitant.

Certains contrats comptabilisaient plusieurs clauses abusives ! Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance ajoute à cela que la DGCCRF a noté l’absence de certaines clauses auparavant pointées par la Commission des clauses abusives dans les contrats des trente opérateurs contrôlés par ses soins.

Le rôle de la Commission des clauses abusives (CCA)

Les consommateurs français sont protégés par la loi. Ainsi, instituée par l’article L. 822-4 du code de la consommation, la Commission des clauses abusives est placée auprès du ministre chargé de la consommation. Elle est composée de magistrats, de personnalités qualifiées en droit ou technique des contrats, de représentants des consommateurs, de représentants des professionnels.

La commission examine les modèles de conventions habituellement proposés par les professionnels et recommande la suppression ou la modification des clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment du non-professionnel ou du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat. La commission peut être saisie par un juge à l’occasion d’une instance pour donner son avis sur le caractère abusif d’une clause contractuelle. Chaque année la Commission établit un rapport d’activité.

Avec la DGCCRF, la Commission des clauses abusives (CCA) joue un rôle important en matière de lutte contre les clauses abusives. Par ses recommandations, elle met en lumière les clauses litigieuses. Elle contribue ainsi indirectement à l’élimination de ces clauses en les mettant en évidence. Composée de magistrats, de personnalités qualifiées en droit ou technique des contrats, de représentants des consommateurs et des professionnels de tous domaines, cette commission est placée auprès du ministre chargé de la consommation. Elle peut être saisie par le ministre en charge de l’économie et des finances, par les associations agréées de défense des consommateurs, ou encore par les professionnels intéressés. Elle peut également se saisir d’office.

Le travail de la CCA consiste à examiner des modèles de conventions proposés par les professionnels aux consommateurs. Cette commission recherche si ces documents contiennent des clauses qui pourraient présenter un caractère abusif. À l’issue de cette analyse, elle peut recommander la suppression ou la modification des clauses qui présentent un caractère abusif.

Comment déceler les clauses abusives d’un contrat de complémentaire santé ?

La méthode la plus accessible consiste à « éplucher » son contrat, toutefois, l’exercice peut s’avérer plus complexe en l’absence de connaissances juridiques. L’Institut National de la Consommation donne des conseils à suivre dans son article intitulé « Clauses abusives : mode d’emploi ».

Comment se faire aider en cas de clause abusive ?

Les professionnels doivent faire en sorte que leurs contrats soient simples à comprendre et à déchiffrer. Ils doivent faire en sorte que leurs conditions ne puissent nuire d’aucune manière aux consommateurs.

Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance conseille aux consommateurs les actions suivantes s’ils constatent la présence d’une ou plusieurs clauses abusives dans leur contrat de complémentaire santé ou tout autre type de contrat :

  • Saisine du juge par le consommateur ;
  • Saisir la DGCCRF ;
  • Saisir une association de consommateurs.

Pour plus d’informations, consultez l’article intitulé à juste titre « Clauses abusives ».

La compréhension est sans nul doute la clé d’un contrat de complémentaire santé bien choisi, en accord avec ses besoins réels. En disposant d’un document très clair et surtout facile à lire, cela augmente la confiance du client, donc sa fidélité auprès de son assureur. Dans le cas contraire, les malentendus peuvent mener à des situations compliquées, aussi bien moralement que financièrement.

Voici comment bien comprendre un contrat de complémentaire santé en attendant que les professionnels du secteur appliquent dans leur totalité les changements attendus.

Que doit mentionner un contrat de complémentaire santé ?

Un contrat de complémentaire santé en bonne et due forme doit contenir les informations suivantes :

  • Les conditions générales de vente ;
  • Les conditions particulières de vente ;
  • Les informations personnelles du bénéficiaire ;
  • Les informations personnelles des ayants droit du bénéficiaire ;
  • Un tableau des garanties ;
  • L’échéancier des cotisations payables par l’assuré ;
  • Les garanties ;
  • Les franchises
  • Les carences ;
  • Les remboursements en % et en argent

Les conditions générales de vente

Les conditions générales de vente sont définies au I de l’article L. 441-1 du Code de commerce.

Elles comprennent obligatoirement :

  • Les conditions de règlement ;
  • Les éléments de détermination du prix tels que le barème des prix unitaires et les éventuelles réductions de prix.

(source : ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance)

Cette partie du contrat explicite au bénéficiaire comment résilier sa complémentaire santé, augmenter sa couverture santé, etc.

Les conditions particulières de vente

En plus des conditions générales de vente, il faut lire les conditions particulières qui reprennent les spécificités du contrat du client (besoins, budget, etc.).

Les informations personnelles du bénéficiaire

Un contrat de complémentaire santé est légal lorsqu’il mentionne également les informations relatives au bénéficiaire :

  • Ses coordonnées postales ;
  • Sa date de naissance ;
  • Son âge au moment de la signature du contrat ;
  • Son numéro de Sécurité sociale

Les informations personnelles des ayants droit du bénéficiaire

Sous les informations personnelles du bénéficiaire, le contrat doit également reprendre toutes les informations personnelles de ses ayants droit.

Le tableau de garanties

Ce tableau reprend tous les remboursements prévus par le contrat de complémentaire santé. Depuis le 1er janvier, il doit suivre un format spécifique et répondre aux questions suivantes :

  • Les principaux postes de dépense de santé, présentés de manière claire et compréhensible ;
  • Des exemples de remboursement ;
  • Des illustrations pour améliorer la lisibilité des informations du tableau

Le contrat de complémentaire santé étant un document personnalisé, basé sur les besoins de l’assuré, il doit être facilement lisible par ce dernier… sur le papier. En effet, il s’avère que malgré l’accord signé en 2019 entre l’Unocam (Union nationale des complémentaires santé), la transparence est encore un sujet de discussion entre les consommateurs et les fournisseurs du secteur.

L’échéancier des cotisations payables par l’assuré

Le contrat de complémentaire santé doit obligatoirement afficher le montant de chaque cotisation payable par l’assuré chaque mois. La somme doit être détaillée et mentionner les taxes et autres sommes qui composent le montant total.

L’échéancier doit également reprendre les dates des prélèvements ainsi que les montants qui seront prélevés à ces dates.

Les garanties

Le contrat doit reprendre les garanties pour les postes de dépenses de santé suivantes :

  • Soins courants ;
  • Hospitalisation ;
  • Optique ;
  • Dentaire ;
  • Services

Chaque compagnie d’assurance possède ses propres barèmes, aussi, il est important de bien lire et comparer ces informations lors de la recherche d’un assureur.

Les franchises

Dans le domaine de la complémentaire santé, la franchise exprime la somme qui reste à la charge du bénéficiaire du contrat.

Il est important de bien analyser ce point, afin de ne pas être perdant et être assuré à la hauteur de sa cotisation.

Les carences

Une complémentaire santé ne s’active pas immédiatement après la signature du contrat, aussi, le bénéficiaire doit attendre un certain temps avant de pouvoir s’en servir : c’est ce qu’on appelle le délai de carence ou délai de stage.

Il est fortement conseillé de comparer le délai de carence appliqué par chaque assurance avant de choisir le fournisseur le plus adapté.

Les remboursements

Modalités, conditions, les remboursements doivent être exprimés en pourcentage ou en argent. Attention toutefois aux différences qui peuvent survenir en fonction du mode de calcul (en % ou en €).

Une amélioration de la lisibilité des contrats de complémentaire santé !

La lisibilité des contrats de complémentaire santé n’est pas un sujet pris à la légère en France. Devant des informations souvent difficiles à digérer, nombreux sont les consommateurs qui se trouvent « pris au piège » dans des plans qui ne correspond pas à leurs besoins.

En ce sens, en 2019, plusieurs acteurs du secteur se sont réunis afin d’officialiser leur engagement en faveur d’une lisibilité améliorée des garanties indiquées sur les contrats. Toutefois, s’agissant d’un engagement, aucune obligation n’a été mentionnée et si depuis lors le devoir de transparence est sur toutes les lèvres, les professionnels du secteur semblent tarder à agir. À tel point que la question revient dans le Journal officiel du Sénat.

En attendant, il est prévu que d’ici à mai 2022 les assureurs mettent en place des grilles de remboursement plus explicites, composés de 26 exemples concrets de soins, ainsi qu’une prise en charge exprimée en euros. Ils doivent également ajouter un glossaire, qui reprend la définition des termes techniques propres au secteur, toujours dans une optique de communication claire et accessible au plus grand nombre.

D’après l’étude menée par l’UNOCAM (union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie) fin 2020, 92 % des fournisseurs de complémentaire santé avaient agi en faveur de l’harmonisation des postes de dépenses sur leur contrat. Malgré tout, on sait également qu’un consommateur sur trois finit par abandonner sa recherche d’une mutuelle par manque de compréhension des conditions.

Espérons que d’ici mai 2022, les complémentaires santé aient compris l’importance d’un tel effort, ceci afin d’optimiser leurs offres, donc de mieux servir les assurés !